Discussion de bourge… avec Maman

Est-ce Lyon et son quartier bien comme il faut qui m’atteint à ce point pour que j’aie encore envie de vous bassiner avec mon monde de bourges ? Tant pis pour vous, je suis lancée… pour une petite ressucée.

C’est promis, demain je change de sujet !

La mère : Je t’ai parlé de Charles-Henri. Tu sais, le cousin issu de germain de Françoise. C’est le contemporain d’Edouard et Béné, les jumeaux d’Agnès. Il était n°2 dans une filiale d’AXA… une très belle situation.

La fille (35 ans, pas docile) : Mais qui ? Edouard ou Charles-Henri ? J’comprends rien.

La mère : Charles-Henri. Il lui arrive un truc terrible. Il vient de divorcer de cette très belle plante d’origine malgache ou indienne. Comment déjà… Elle a un prénom  à coucher dehors.

La fille : Radjini

La mère : C’est ça Radjini. Le pauvre garçon s’est fait complètement avoir. Elle n’en voulait qu’à sa fortune

La fille : Pourquoi sa fortune ? Il était blindé ?

La mère : Blindé ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

La fille : Plein de tune, friqué, riche quoi…

La mère : Je crois qu’il n’a plus grand’chose hélas. Son père Hubert lui a légué un château du XIIème. Tu parles d’un cadeau empoisonné.

La fille : Oui enfin, en même temps, il a un château.

La mère : D’accord mais ce fameux Hubert est mort il y a 6 mois foudroyé par un cancer après un triple pontage. De toute façon, il était Alzheimer. Tu vois si c’est marrant. Se faire plaquer par sa femme 6 mois après la mort de son père… Non, ça j’le plains. Tu devrais l’appeler. Ca lui ferait plaisir.

La fille : Attends maman ! J’le vois jamais. La dernière fois, c’était il y a 2 ans pour les 90 ans de Bon Papa. On était 100. Je lui ai parlé 2 minutes. Tu me vois l’appeler : « Coucou, c’est moi Juliette. Y paraît que ça va pas fort en ce moment. Et si tu venais manger un morceau. »

La mère : Pourquoi pas ? Il n’a plus de job. Il sera ravi de connaître ton appartement, tes enfants…

La fille : Ouais bon enfin…Et ce divorce alors ? Faut dire qu’il est tellement rasoir ce pauvre Charles-Henri. Un vrai bonnet de nuit.

La mère : Tout de même, il a fait une très belle carrière. Il s’occupe énormément de ses enfants.

La fille : Et alors, quel rapport ?

La mère : Et bien cette garce le quitte et lui réclame une pension exorbitante.

La fille : Ah bon, combien ?

La mère : J’en sais rien. C’est Christiane ma sœur, qui m’a raconté ça hier au téléphone. Je t’en supplie, n’en parle à personne.

La fille : De quoi ? Du montant de sa pension ? Il est divorcé, il n’a plus de job, il a perdu son père. Il est où le secret ? Tu crois que je vais raconter à ma copine Vio la vie pourrie de Marc-Henri qu’elle n’a jamais vu ?

La mère : De Charles-Henri
(à voix basse) Je ne t’ai pas tout dit… Radjinaa, figure toi qu’elle l’a quitté pour le garçon de ce ménage tellement bien, tu sais les bordelais.

La fille : Mais maman, d’abord c’est Radjini et pas Radjina et on ne dit plus « ménage » depuis 1948.

La mère : A notre génération, Juliette, on dit « ménage » et c’est pas à mon âge que tu me changeras ! Ces bordelais sont un ménage très uni depuis 15 ans, ils ont trois enfants…

La fille : Maman, pas si uni… la preuve.

La mère : Tais-toi tu es affreuse.

La fille : Et toi, tu te régales des petits potins sordides des autres. Alors alors alors… hein bon !

(merci à mon amie Marie, très inspirée pour la rédaction du dialogue)

A propos les cap'fées

Journaliste, conceptrice-rédactrice sur les médias presse écrite et web...
Cet article, publié dans couple, famille, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 commentaires pour Discussion de bourge… avec Maman

  1. Maricotte dit :

    Désopilant! Quand publiez-vous? Avez-vous déjà songé à mettre en scène vos tergiversations?

    J’aime

    • clara dit :

      merci de votre enthousiasme. Ca motive… Est-ce que j’ai pensé à mettre en scène, non. Quant à la publication, un jour peut-être… s’il y a matière.

      J’aime

  2. gab dit :

    j’suis désolée mais des fois je suis désapointée face des gens à qui faut tout apprendre et ils prennent tout comme les voleurs qui s’engouffrent dans ta vie et qui repartent avec tes idées sans rien payer yen a marre et le pire c’est que j’ai connu plein de voleurs et que j’leur ai pardonné apres parce que je donne trop toujours j’donne tout

    J’aime

  3. Laula1 dit :

    Génial et tordant !

    J’aime

Laisser un commentaire